J’aime la nature et je suis curieux du Vivant sous toutes ces formes : Du coquelicot rouge fragile et éphémère des champs au vertical et majestueux Mont Aiguille du Vercors, en passant par le souffle chaud du Sirocco qui emporte le sable par delà la Méditerranée. Des larmes soudaines de ce vieil homme, au chat qui dort sur cette jardinière de pensées. De la colère de cette jeune femme, à l’éclat du cerisier en fleurs annonçant le printemps. De cette limace qui se recroqueville sous l’effet de la peur à l’œillet d’Inde qui s’épanouit au soleil, de cette noix en forme de cerveau au sourire généreux de cet enfant africain et à la joie de ce chef de chœur chantant…
C’est au cours de ma pratique de médecin généraliste que sont nés puis se sont développés mon intérêt et ma curiosité pour la psychothérapie. J’étais sensible à la souffrance de l’âme qui se disait et se montrait par la souffrance du corps. Petit à petit, l’air de rien, le chemin m’a emmené vers la GT.
J’aime la forme de gestalt thérapie telle qu’elle m’a été transmise par l’institut GREFOR: une pratique invitant à être puis composer ensemble, dans le respect de nos différences. Un prendre soin délaissant une forme de savoir pour intégrer la dimension de l’inconnu et de l’imprévisible, propre à la vie, un prendre soin au sens de « cheminer avec », pas à pas, pour accompagner la personne dans un chemin de transformation. Un prendre soin favorisant le lien à soi et à l’autre. Un prendre soin global, prenant en compte la personne et ses ressentis, ses émotions, ses pensées, ses liens sociaux, son mystère. Un prendre soin au service de l’être. Un prendre soin plus proche de l’art et de la poésie, deux dimensions essentielles insuffisamment nourries par ma formation scientifique initiale.
Un prendre soin en résonnance avec ces verbes: Marcher. Aérer. Dégager. Désencombrer. Désobstruer. Tisser. Dénouer. Décoller. Donner de l’espace.